Freeway 190 :
Francis appelle son bouclard un « atelier de campagne ». C’est vrai qu’il est en pleine cambrousse vendéenne. Pour autant sa moto personnelle n’a rien d’un tracteur, mais tout d’un streetfighter prêt à affronter le périph!
Travaillant à 90% sur des Harley et 10% sur des anglaises classiques, Francis Garnier n’a en principe pas trop de temps à consacrer à ses propres projets. Pourtant, en y allant à pas mal de soirées sur une année entière, il réussit quand même à faire de son modèle FXR 89 un vrai streetfighter agressif à souhait.
Il admet volontiers que le moteur a conservé sa cylindrée d’origine de 1340 cc, ce qui est tout de même amplement suffisant à lui donner un bon coup de pied au démarrage. D’autant que son arbre à cames est désormais remplacé par un Andrews EV3, que le vieux CV a été viré en faveur d’un Mikuni HS42 et que les gaz sont évacués par une paire de silencieux Kerker.
Pour laisser passer le kit kick RevTech installé sur la boîte de vitesses de série, les tubes d’échappement sont juste cintrés de manière à suivre un parcours différent. Cette Harley ne se met en route effectivement qu’à la force du pied, car le primaire BDL Phase III n’est pas relié à un démarreur électrique. Francis s’en est débarrassé en même temps que le carter sur lequel il était installé. Ce qu’il a en revanche conservé, ce sont les roues du FXR. Sa jante arrière de 16 pouces roule maintenant sur un pneu de 200 mm et hérite au passage d’un disque flottant et d’un étrier de Buell S1…
La fourche est celle d’une Mostro, les tés larges ont été spécialement usinés pour Francis. Débarrassé de ses suspensions conventionnelles le bras oscillant de FXR se voit greffer un système maison boulonné qui agit sur un amortisseur Ohins racing, avec sa bonbonne de gaz séparée.
Un gros travail de carrosserie est également effectué sur le réservoir puisque sa partie arrière gauche est découpée et recloisonnée pour former le nouveau bac à huile. Il est totalement indépendant de la partie essence et pourrait même se détacher, s’il n’était pas fixé par un jeu de pattes, dont la découpe fait penser à des friandises pour chiens mécaniques.
Le petit carénage formé en fibre de carbone d’après l’empreinte d’un saute vent de cyclo-sport est un clin d’oeil aux racers des années 70. La coque arrière et sa selle à boutons-pressions font elles hommage aux modèles XLCR. Là aussi Francis utilise du carbone et noie tout ça sous une couche de noir vermiculé d’une des fameuses bombes HD « Wrinkle Finish » *. La meilleure façon de mettre en valeur son « Plastic Racer » décidément bien plus proche de l’arme urbaine que du véhicule campagnard.
* La peinture effet Wrinkle se trouve chez tout fournisseur de matériel auto. Il faut opérer par temps chaud, sinon chauffer la pièce, pulvériser et finir au « sèche-cheveux ». Plusieurs tutoriels existent sur le net à propos de l’application de cette peinture spéciale.